L'histoire de Bataillé

Le fief de Bataillé au village dudit lieu, sur la paroisse de Vendeuvre, était tenu à foi et hommage lige et dépendait de la châtellenie de chénéché.

Le plus ancien seigneur de Bataillé qui nous soit connus est Jean Gouffier, seigneur également de Bonnivet, de Lavau-Gouffier et de Bellefaye, qui vivait vers 1350.

Ce fut son secont fils Guy, Guyon ou Guillaume Gouffier qui eut en partage les hôtels, terres et seigneuries de Lavau-Gouffier et de Bataillé. Il servit loyalement le Roi de France, différent en cela de son père, testa le 23 février 1388 et demanda d'être inhumé dans l'église de Vendeuvre.

Il faut croire que la seigneurie était bien déchue de son importance puisqu'en 1559 ce n'était plus un personnage de haute lignée qui était seigneur de Bataillé, mais Pierre Marsonnier, avocat, échevin de Poitiers. A cette date il donnait à sa fille une dot de 1.300 livres dont 800 payées comptant, les 500 autres avec garantie sur sa grande maison et métairie de la Rousselière, dans la paroisse de Vendeuvre.

L'aveu de Jacques de Mesgrigny, marquis de Bonnivet, chatelain de Chénéché et baron de Grisse, de 1670, nous apprend que François Thibault de la Carte, seigneur de la Chalonnière, était seigneur de Bataillé en même temps que des Grandes Roches de Vendeuvre.

Vers le milieu du XVIIIème Siècle la seigneurie de Bataillé appartenait à Pierre André de Veillechèze des Essards, seigneur de la Mardière, qui l'avait receuillie de la succession de sa mère. Il était conseiller au présidential de Poitiers depuis juillet 1737, s'était marié à Marie Anne Jardel des Chauvières et remplissait les fonctions de sénéchal de la châtellenie de Chénéché et de la baronnerie de Grisse. Il mourrut en 1761.

A sa mort la seigneurie de Bataillé échut à Jean Charles André de Veillechèze, son fils, né en 1740 et à l'aînée de ses soeurs, Marie Anne Gabrielle, née en 1738. Ce Jean Charles André de Veillechèze des Essards, seigneur de la Mardière, avait remplacé son père en 1765 comme conseiller au présidial de Poitiers. Il eut de son mariage avec Catherine FrançoiseMartin de la Milotière huit enfants et mourut en 1815.

Depuis plusieurs années déjà son second fils Charles Honoré, né le 9 janvier 1773, habitait le chateau de Mataillé puisqu'il avait été nommé maire de Vandoeuvre le 10 Juillet 1809, et l'était encore à sa mort en mars 1819. Il avait épousé le 13 aout 1796 Julie Louise Bouthet de la Richardière dont il n'eut qu'une fille Marie Julie Honorine mariée en décembre 1815 à Poitiers, à Achille Radegonde de Chièvres, nè à Curton le 4 avril 1785. A sa mort et à celle de sa soeur, le chateau et les terres de Rataillé revinrent à leur soeur Marie Adelaïde, qui les vendit en février 1823 (service des hypothèques de Poitiers Vol.71 n°38) à sa nièce Marie Julie Honorine de Veillechèze, femme d'Achille Radegonde de Chièvres.

C'est ce dernier, ancien capitaine d'infanterie, chevalier de la Lègion d'honneur, qui devenu propriétaire du petit chateau de Bataillé lui donna son cachet actuel. Habitant Poitiers, il venait y passer l'été avec sa nombreuse famille, un fils et ses quatre filles. Du passé reste l'entrée avec son charmant escalier en fer forgé, la pièce au nord de celle-ci, le petit batiment près de la fuie qui formait un logement avec chambres et salle à manger, et la chapelle. Chièvres réunit l'entrée à ce logement en faisant construire une grande salle dont il fit son salon et qui sert aujourd'hui de salle à manger : on peut admirer son beau parquetet sa cheminée du XVIIIe siècle.

Pour bien donner à cettejolie maison de campagne l'aspect d'un chateau, il fit abattre la partie qui etait au nord de pièce sur l'emplacement de l'espace libre. La façade ouest comprend trois fenêtres au premier étagedont celle du milieu éclaire l'entrée : le rez de chausséa deux fenêtres, une à droite et une à gauche, avec dans la partie centrale deux portes jumelles à un batant et arrondie au sommet, dont l'une s'ouvre dans l'entrée et l'autre qui est une fausse porte, cache l'oeil de boeuf qui sert à éclairer le petit escalier de pierre, menent à la cave, sous le joli escalier de l'entrée. La façade du levant est aussi réussie. Elle a trois ouvertures au premier étage et autant au rez de chaussé.

Elle donne sur une jolie cour rectangulaire, close de murs, percée de portes au nord, au sud et à l'est. De cette dernière part une allée d'ormes de 150 m environ qui se continuait autrefois par une allèe d'arbres fruitiersau-delà de la route de Bellefoye à Vandoeuvre jusqu'à une gloriette avec bancs en pierre dont il ne reste que des vestiges. La fuie du même coté et au sud dans laquelle on pénétre par une porte basse surmontée du millesime 1658 est en parfait état, possède outre ses alvéoles, son pivot et son echelle giratoire et abrite encore des pigeons. Le petit batiment voisin porte comme date 1656.

Après avoir eu successivement comme propriétaires Louis Violleau et sa femme née Marie Josephine Lory du 7 mai 1863 au 16 avril 1871 et Paul Menier de cette dernière date au 31 janvier 1888, le chateau de Bataillé fut acheté par Jean Chauzamy et sa femme Eugénie Robin. Ils apartenaient à une famille de cultivateurs installés à Bataillé depuis le milieu de XVIIIe siècle. Jacques Chauzamy, arrière-arrière grand père du nouveau propriétaire, était né en 1768 et mort à Bataillé en 1830. Son père Jean Chauzamy, né en 1820 à Bataillé, avait acheté en 1844 la maison de la Harpe, toutes voisines. On ne peut qu'admirer avec quels soins jaloux le propriétaire actuel, Gaston Albert Chauzamy, second fils de l'acheteur de 1888 et son fils Maurice Chauzamy, conservent à leur maison son cachet de chateau, tout en se consacrant à la culture.

Le fils, Jacky Chauzamy, depuis 1976 réside dans la chatelainerie, il a fait beaucoup de travaux et d'améliorations. Il a eu deux enfants, Franck et Laurent. Depuis 23 ans, lui et son épouse exploitent une activité chambres d'hôtes.

Le fils Laurent et son épouse Caroline viennent de reprendre l'activité et la maison familiale en 2015.

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